Aedes, la Maison Gardienne
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 Erwan Lowell MacLachlan - Demons are real, they're just humans.

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Erwan L. MacLachlan
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► posts : 113
► dans la maison depuis : 09/06/2014
► âge personnage : 16 ans

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MessageSujet: Erwan Lowell MacLachlan - Demons are real, they're just humans.   Erwan Lowell MacLachlan - Demons are real, they're just humans. EmptyDim 22 Juin - 18:45


"Demons are real, they're just humans."

Erwan Lowell MacLachlan
« Silence is sometime the best friend you can find.... »
Erwan n'a pas de surnom, pour la simple et bonne raison que personne ne lui en a donné. Il a 16 ans et fait partie des gardiens. Sa famille... Il vaut mieux éviter d'en parler si vous ne voulez pas vous retrouver face à un mur de silence. Quant à ses amis , ils sont peu nombreux pour l'instant.
Erwan a servi de souffre douleur à de nombreuses personnes, d'abord à son père, puis, plus tard, aux médecins de l'asile psychiatrique dans lequel il a été placé, ainsi qu'à quelques uns de ses camarades d'infortune.
Il est terrorisé dans les ténèbres, a une phobie aiguë de tout ce qui s'apparente à une seringue de près ou de loin, et panique lorsque ses mouvements sont entravés d'une quelconque façon.


the one you really are
∞ Son physique :: Erwan n’est pas très grand -il ne dépasse pas le mètre soixante dix. Assez mince, il est agile et leste, et n’a aucun problème pour se glisser dans de petits espaces.
Il a un visage fin et souriant. Son regard pétille de joie et de malice, malgré les épreuves difficiles qu'il a vécu.
Le bout de ses doigts garde les traces anciennes de cals dus aux cordes de sa guitare, cals qu'il est en train de retrouver depuis son arrivée dans la maison et ses retrouvailles avec l'instrument. Il lui arrive également très souvent d'avoir le côté des mains barbouillé de couleurs ou de gris après avoir passé des heures penché au dessus de ses feuilles de dessin.
Il dégage souvent les mèches chatain qui tombent devant ses yeux bleus vifs d'un geste de la main lorsqu'il est nerveux ou concentré, sans se soucier de savoir s'il est complètement décoiffé ou non. En fait, il s'en fout, il considère que seul son sourire est craquant.

∞ Son mental :: D'un naturel plutôt tranquille, rêveur et enjoué, Erwan est assez sociable et peu réservé, sauf en ce qui concerne son passé. Il peut faire preuve d'un mutisme à toute épreuve lorsqu’on cherche à en savoir plus sur ce sujet, au point qu’un mur parait plus bavard à côté de lui. Il ne sort pas facilement de ses gonds mais dans ces rares cas, il peut être extrêmement violent. Il peut lui arriver d'être un peu brusque et maladroit de manière générale et de façon totalement involontaire. Cependant, étant donné qu’il n’a pas vraiment eu d’enfance, il est assez mature pour son age, parfois même un peu trop. Il manie tout aussi bien le sarcasme que l’ironie, et essaye de dédramatiser chaque situation avec une touche d’humour. Rire est ce qu’il préfère faire dans la vie. Sans hésiter.
Il a peur du noir –il est même terrorisé pour être plus précis- surtout lorsqu'il est seul, fait un malaise dès qu'il aperçoit quelque chose qui ressemble de près ou de loin à une seringue et panique lorsque ses mouvements sont entravés d'une manière ou d'une autre.
Il est prêt à tout pour sauver ceux qu'il aime, mais est incapable de l’avouer, tant aux autres qu’à lui-même.


your feelings

∞ Pour qui serais-tu prêt à te sacrifier ?
→ -Pour qui serais-je prêt à me sacrifier ? Ha. Haha. Ceci est un rire jaune. Au cas où tu ne l'aurais pas remarqué Invité. Oui, c'est à toi que je m'adresse, tu as bien lu, Invité. Eh bien en fait, je ne sais pas. Voilà. Le dernier sacrifice auquel j'ai consenti m'a bouffé six ans de vie. Enfin, je ne me souviens pas des trois dernières années, mais les trois précédentes, parfaitement. Trop même. Donc actuellement... Pour personne. Ou alors pour tout le monde. Au choix. Je suis bien un gardien non ?-

∞ Si tu pouvais rentrez chez toi, le ferais-tu ? Pourquoi ?
→ -C'est où, chez moi ? L'appartement miteux et sombre dans lequel je me faisais défoncer la gueule par mon père sans que personne n'ose s'opposer ? Ou bien la petite chambre capitonnée nue et glaciale que j'occupais à l'asile ? Très sincèrement, je crois que je suis plutôt bien installé ici. Bon, ok, c'est vrai que je ne peux pas m'empêcher de me demander ce que sont devenues ma mère, ma soeur cadette, et ma jumelle, mais... Elles m'ont bien abandonné après l'assassinat de notre bourreau. Je ne sais pas si c'était volontaire, mais leur absence a été la chose la plus difficile qu'il m'ait été donné de vivre, en plus du manque de soutien.-


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Erwan L. MacLachlan
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MessageSujet: Re: Erwan Lowell MacLachlan - Demons are real, they're just humans.   Erwan Lowell MacLachlan - Demons are real, they're just humans. EmptyDim 22 Juin - 18:45

The story you went through

13th of August 2532, 13:56, Unghosted Hospital, New-Edinburgh, Kingdom of Scotland.


Jenly MacLachlan inspira longuement, crispant un peu plus fort ses doigts sur ceux de son mari. Puis elle solicita chacun des muscles de son bas ventre pour pousser,  laissant échapper un hurlement douloureux. Un faible sanglot lui répondit, comme un écho perdu au milieu des voix des sages-femmes.
-Mon bébé… Je… Je veux le v…
Une nouvelle contraction l’interrompit en lui arrachant un gémissement aigu.
-C’est un petit garçon bien solide madame MacLachlan…  Je vous le confierais bientôt. Pour l’instant, le deuxième arrive, et il faut s’en occuper. Allez-y, inspirez, expirez, poussez.
Et c’est ainsi qu’après une heure et demi de travail, Jenly Helen MacLachlan dû recommencer à souffrir pour donner naissance à son deuxième enfant, une petite fille cette fois.
Lorsqu’enfin le calvaire prit fin, la jeune femme pu tenir les deux nourrissons dans ses bras. Elle fut étonnée par la chaleur que dégageaient ces petits corps tout faible et par le calme de la fillette.
-Erwan et Althéa… murmura-t-elle en levant les yeux sur son mari.
Rogers MacLachlan acquiesça doucement, le sourire aux lèvres. Il était papa, sa femme et lui vivaient un amour passionnel et s’étaient mariés deux mois plus tôt, et pour couronner le tout, il avait eu une augmentation de salaire qui rendait leur situation financière confortable et sécuritaire. Il lui apparaissait que rien ne pourrait jamais venir noircir le tableau.




4th of July 2535, 18:54, Bathroom, House of the MacLachlan Family, New-Edinburgh suburbs, Kingdom of Scotland.


-Erwan, viens prendre ton bain !
Le petit garçon qui jouait dans le salon se figea. Il n’aimait pas quand son père l’appelait ainsi, d’une voix tonitruante et rauque, surtout lorsqu’il venait de rentrer de son travail et qu’il n’était même pas venu le saluer. Il se leva lentement, resserrant ses minuscules doigts potelés sur son super-héros en plastique. Peut-être pourrait-il le protéger, avec ses super-pouvoirs ? Après tout, ça marchait bien à la télé, pourquoi pas en vrai ? Il avança lentement vers la salle de bain et leva les yeux sur le géant qui s’était assis sur le couvercle des toilettes.
-Maman nous a déjà pris le bain… bafouilla-t-il maladroitement.
Sa sœur et lui avaient été lavés une heure plus tôt, juste après le gouter. Jenly les avait récupérés à l’école tellement poussiéreux que le teint de leur peau avait foncé d’au moins trois nuances.
Rogers tourna son visage mal rasé vers son fils.
-Ah bon ? Pourquoi elle ne m’a rien dit avant de partir avec ta sœur chez le pédiatre ?
Erwan haussa les sourcils, pas vraiment sûr d’avoir bien compris la question. Il ne voulait pas répondre n’importe quoi, sinon, papa allait se fâcher très fort. Il avait appris à ses dépens que le silence était parfois la meilleure réponse qu’on pouvait fournir à papa.
-Aller, déshabille-toi et mets-toi dans la baignoire. Et dépêche-toi, j’ai pas que ça à foutre Wan !
-Mais papa…
-IL N’Y A PAS DE MAIS !!!
Le rugissement fut accompagné d’une gifle monumentale qui envoya cogner le petit garçon contre la baignoire. Erwan hurla. Il avait senti quelque chose craquer quelque part dans son flanc. La souffrance le déchirait, à chacune de ses inspirations et de ses expirations, et il se mit à sangloter en criant. Rogers le releva de force en serrant ses doigts sur son petit bras d'une main de fer.
-ARRETE UN PEU DE FAIRE TA CHOCHOTTE, DEBOUT !!!
Voyant que l’enfant ne faisait aucun effort pour lui obéir, il le saisit à bras le corps pour le plonger dans l’eau tout habillé. Il le sentit devenir inerte dans son étreinte, avant même de remarquer le silence soudain qui avait envahi la pièce.
Erwan Lowell MacLachlan, âgé de  trois ans, venait de s’évanouir pour la première fois de sa vie. Mais malheureusement pas la dernière.



18th of June 2538, 22:15, Unghosted Hospital, New-Edinburgh, Kingdom of Scotland.


Les deux enfants levèrent un regard perdu sur la jeune femme qui passa devant eux. Jusqu’ici, personne ne s’était soucié d’eux. Un petit garçon et une petite fille trop sages, serrés l’un contre l’autre, tripotant nerveusement leurs doudous respectifs, attiraient rarement l’attention dans un tel hôpital, où fourmillaient médecins, infirmiers, internes, patients et visiteurs. Ils attendaient là depuis une éternité. Il faisait grand jour quand ils étaient arrivés. Maintenant, il faisait nuit noire.
-J’ai faim, Wan.
-Moi aussi, Al.
-M’appelle pas comme ça, on dirait un garçon.
-Pardon.
-Pas grave…. Où est papa ?
-Je sais pas…
Peu de temps après, une femme d’un certain âge, vêtue d’une blouse rose pale, s’agenouilla devant eux.
-Vous êtes les enfants MacLachlan ?
-Oui. répondirent les jumeaux en cœur.
-Votre maman a été emmenée dans la chambre 608. Ce n’est pas loin, je vais vous y conduire.
Elle se redressa, et voyant que les enfants ne bougeaient pas, elle les encouragea avec douceur à la suivre. Elle les fit entrer dans la chambre.
Erwan et Althéa pénétrèrent dans la pièce sur la pointe des pieds, comme s’ils marchaient sur des œufs. Ils s’avancèrent vers le lit de leur mère, mais se figèrent en voyant qu’elle pleurait en serrant un petit paquet contre elle.
-Pourquoi elle pleure ? chuchota la fillette.
Erwan secoua la tête pour signifier qu’il n’en avait aucune idée.
Jenly se tourna vers ses enfants et essuya ses larmes, avant d’essayer de sourire. Mais ça sonnait faux.
-Approchez les enfants. Venez voir votre petite sœur…
Les jumeaux grimpèrent sur le lit et se penchèrent sur le petit paquet de tissu qui contenait le nouveau-né.
-Elle s’appelle Gillian.
-Maman, tu pleurais tout à l’heure ? Et où est papa ? demanda Althéa sans détour, intriguée.
-Je ne sais pas Althéa… Et oui, je pleurais, j’étais émue par votre sœur.
Erwan comprit inconsciemment que sa mère lui mentait en la voyant détourner le regard. Mais il était encore trop jeune pour analyser cette information. Il adressa un sourire à sa nouvelle petite sœur et glissa un doigt dans sa minuscule main potelée.
-Tu seras la princesse, et moi le chevalier… murmura-t-il.



16th of March 2542, 17:45 Living Room, House of the MacLachlan Family, New-Edinburgh suburbs, Kingdom of Scotland.


Erwan resta interdit, saisit de stupeur, une main encore posée sur la poignée de la porte. Les hurlements de sa sœur cadette avaient atteint une intensité terrifiante, jamais égalée auparavant. Sans prendre la peine de poser son cartable dans l’entrée, il se mit à courir vers le salon, sautant par-dessus le porte-manteau renversé. Il fit irruption dans la pièce en dérapant sur le plancher miteux et du battre des bras pour garder son équilibre. Il ne fut ni horrifié ni surpris par le spectacle qui s’interrompit sous ses yeux.
Rogers MacLachlan releva la tête en entendant son fils entrer, permettant ainsi à sa fille de se dégager de sa prise.
-Qu’est ce que tu fais là Erwan ? gronda-t-il.
Le garçon frissonna violemment mais ne baissa pas les yeux. Au contraire, il défia son père du regard.
-Gillian, recule. Va chercher maman.
La petite fille se traina péniblement sur le plancher puis se redressa à quatre pattes et commença à reculer lentement, sans cesser de sangloter.
-Gil, si tu écoute ton frère, tu vas prendre la raclée de ta v…
-Tu es déjà en train de lui donner une raclée, connard !
Erwan fit trois pas en arrière tandis que son père avançait sur lui en vociférant des choses incompréhensibles et complètement démentes. Il se saisit d’un tison qui était suspendu au mur, près de la petite cheminée, et le brandit devant lui.
Rogers se figea, pris au dépourvu, puis éclata de rire.
-Et tu comptes faire quoi avec ça ? Me tuer ? Aller, pose ça avant de te faire mal.
-Exactement… Je compte te tuer. répondit l’enfant avec une détermination glaçante qui fit cesser le rire de son père.
-Erwan, pose ça.
-Tu sais comment je vais faire pour te tuer avec ça ?
Rogers le fixa en silence. Il venait de remarquer que son interlocuteur ne tremblait pas. Qu’il n’avait pas pâli. Qu’il était parfaitement calme. Bien trop calme.
-Je ne vais pas te frapper avec. reprit Erwan. Je n’aurais pas assez de force pour te tuer si je fais ça, je suis trop petit, tu es trop grand. Mais je peux très bien m’en servir comme d’une épée pour te transpercer le ventre ou la gorge.
Rogers fit un pas en arrière, les mains tendues devant lui.
-Erwan, ne…
Ce furent les derniers mots qu’il prononça. Près de soixante centimètres de métal venait de traverser sa gorge.
-Je t’avais prévenu pourtant. murmura Erwan.
Il retira sèchement son arme improvisée de l’amas de chaires sanguinolentes qu’était devenu le cou de son père sans prendre garde au bruit de succion ni aux gargouillis émis par l'homme agonisant alors qu’il s’effondrait sur le sol. Il lacha le tison et vint s’accroupir aux côtés de Gillian pour la prendre dans ses bras. La petite tremblait de façon inquiétante.
-Erwan…
- Tu seras la princesse, et moi le chevalier… marmonna-t-il machinalement en lui caressant les cheveux, les yeux rivés sur la mare de sang qui se formait autour du cadavre encore chaud de Rogers MacLachlan.
« Le cauchemar ne fait que commencer… » pensa-t-il.
Il n’aurait jamais imaginé que cette phrase énonçait une vérité inéluctable.



18th of April 2542, 9:30, Courtroom number 7, Old Edinburgh Castle, New-Edinburgh, Kingdom of Scotland.


La Cour, le public et l’accusé se levèrent d’un même mouvement à l’entrée du Juge et de ses Jurés. Ils se rassirent une fois que ces derniers eurent pris place. Après un court instant de silence, le Juge Principal prit la parole.
-Après délibération de la Cour, il a été déclaré que le jeune Erwan MacLachlan, accusé de parricide, serait reconnu coupable et irresponsable de ses actes. Accusé, levez-vous.
Erwan se leva. Il tremblait comme une feuille depuis le début du procès, tirant nerveusement sur le col de sa chemise de temps à autres pour réduire l’impression d’étouffement qui l’habitait.
-Vous êtes condamné à dix ans de réclusion criminelle au Centre de Redressement d’Astonburgh, en Nouvelle Irlande. Cependant, au vu de votre profil psychologique et après délibération avec votre avocat et le psychologue chargé de votre dossier, il a été décidé que vous serez placé en asile psychiatrique, à Asyleum House, situé à Leod Lake City, Royaume d’Ecosse, et ce jusqu’à ce que vous soyez déclaré apte à en sortir. Votre transfert sera immédiat.
Le juge frappa le support en bois de son marteau.
-L’audience est levée.
Erwan, complètement assommé par la nouvelle, se laissa entrainer par la police.  Il fut introduit dans une pièce minuscule où il retrouva ses deux sœurs et sa mère.
-Vous avez trois minutes. Pas plus. grogna l’un des deux flics.
Le garçon, paralysé de stupeur et de terreur, n’osait pas bouger.
-Erwan... commença Jenly, les larmes aux yeux. C’était la meilleure solution pour t’éviter le centre de redressement…
Elle s’avança vers lui et voulu le prendre dans ses bras, mais Erwan esquiva son étreinte. Il recula et croisa les bras.
-Oh oui, certainement. répliqua-t-il d’un ton amer et beaucoup trop calme. La meilleure solution pour te débarrasser de moi parce que je te rappelle trop papa.
-Erwan… Mon fils… C’est pour te préserver et parce que je t’aime que j’ai fait ça…
Erwan fut secoué d’un rire bref et nerveux. Il adressa un sourire sarcastique à sa mère et ses deux sœurs qui osaient à peine lui adresser la parole depuis l’histoire du meurtre. Il se détourna ensuite et frappa du poing sur la porte.
-J’ai terminé. cria-t-il contre le battant d’une voix bien trop grave pour un enfant de dix ans.
Ce ne fut que lorsqu’il fut emmené par les policiers hors de la pièce qu’il sentit ses jambes se dérober sous lui et qu’il éclata en sanglots.
-Mamaaaaaaaaaaaan…. gémit il plaintivement.



18th of April 2542, 17:10, Asyleum House Garden, Leod Lake City, Kingdom of Scotland.


-Très bien Erwan, notre entretien est terminé.
Le garçon se leva mollement de sa chaise en frottant ses yeux cernés et rougis par les larmes.
-Je peux aller me promener dans le jardin ? demanda-t-il timidement au psychiatre.
-Bien sûr… Mais reste toujours visible des infirmiers et des gardiens, au cas où une altercation éclate, qu’on puisse intervenir.
-Une… quoi ?
-Bagarre. Une bagarre.
-Merci… Au revoir monsieur.
-A plus tard Erwan. répondit le Docteur Snowell en baissant les yeux sur son rapport. A très bientôt même… marmonna-t-il lorsqu’il entendit la porte se refermer.


Rapport numéro 258 – 18.04.2542.
Docteur J. Snowell
Patient numéro 78 : Erwan Lowell MacLachlan.


Première entrevue avec le patient numéro 78, nommé Erwan Lowell MacLachlan, âgé de dix ans, interné le dix-huit Avril de l’année deux mille cinq cent quarante-deux à onze heure précise du matin.


Lors de cette première entrevue, j’ai pu constater que le patient était atteint d’une forme de schizophrénie psychotique aigue qui se traduit par des crises de violence paranoïaque soudaines. Cet enfant doit être classé parmi les patients les plus dangereux d’Asyleum House et immédiatement mis en isolement et sous camisole chimique pour éviter tout accident avec les autres pensionnaires.
Erwan manifeste un interêt important pour la musique et le dessin. Il m’a confié s’être refugié plusieurs fois dans sa chambre pour dessiner ou jouer de la guitare pour « fuir les coups » (citation du sujet) donnés par son père, Rogers MacLachlan.
L’enfant raconte avec un calme et une froideur démontrant un comportement psychopathe que monsieur MacLachlan avait pour habitude de « choisir au hasard un membre de la famille pour le rouer de coups chaque soir» (citation du sujet), et que face à l’inaction de sa mère, Jenly Helen Graves, épouse MacLachlan, il a été obligé d’agir « pour sauver la famille» (citation du sujet). Il est manifeste que le jeune Erwan MacLachlan avait prémédité son geste, selon le témoignage de sa sœur cadette, Gillian MacLachlan (annexe 1 du rapport).
James Snowell posa ses lunettes sur son bureau pour se frotter les yeux, puis reprit la rédaction de son rapport sur sa vieille machine à écrire Underwood.



1st of May 2542, 13:45, Common-Room 36, Asyleum House, Leod Lake City, Kingdom of Scotland.


-File-moi ton crayon gamin.
Erwan leva les yeux sur le grand chauve déguingandé qui lui faisait face et recula légèrement sa chaise, peu rassuré.
-Non. C’est le mien. répondit-il d’une voix légèrement aigue mais forte et ferme.
-File le moi ou je le prends de force et je te l’enfonce dans le cul jusqu’à ce qu’il ressorte par tes couilles !
Le petit garçon serra un peu plus ses doigts sur son dessin et l’objet de discorde, puis il ouvrit la bouche pour répondre mais une voix grave le coupa dans son élan.
-Laisse le môme tranquille ou je t’explose…
La tension présente dans la salle était lourde au point d’en devenir palpable. Erwan roula sous la table une demi-seconde avant que le conflit n’éclate entre les deux hommes. Ce fut un médecin, au milieu du brouhaha général, qui le tira de sa cachette en le trainant par les pieds. Le garçon se débattit en hurlant. Il savait ce qu’il allait se passer. Il allait être enfermé dans une cellule d’isolement, dans le noir, coincé dans une camisole et complètement abruti par les calmants.
-NAAAAAN !!! LACHEZ MOI !!!! LACHEZ MOOOOIIIII !!!! J’AI RIEN FAAAAAAAH !!!!!
L’aiguille avait été plantée sans ménagement dans son cou. Erwan éclata en sanglot. Le produit se répandait dans ses veines en le brulant sauvagement. L’enfant sentit ses forces l’abandonner, et il fut incapable de résister lorsqu’on glissa ses bras dans la chemise en coton épais.
-Naaaan… gémit-il faiblement.
Il émit un hoquet de douleur alors qu’on nouait les manches dans son dos avec les sangles de cuir.
-P-p-pas dan-ans l-le n-noi-oir pi-itié-é…
Ses sanglots redoublèrent tandis qu’ils se rapprochaient de la cellule d’isolement. Il n’allait pas y échapper cette fois non plus. Il se fit enfermer dans la pièce aux murs capitonnés, et lorsque la porte fut close, il se mit à hurler de terreur.
-Je veux ma mamaaaan….. lacha-t-il dans un soupir épuisé, ce qui lui parut une éternité plus tard.
Il tremblait terreur. Il était sûr que les ténèbres allaient l’engloutir, le dévorer tout cru, et qu’il mourrait dans leur étreinte froide.
-Je veux… ma maman…
Il ferma les yeux, renifla doucement, et se mit à fredonner une chanson pour se tenir compagnie et atténuer sa peur.



12th of February 2544, 19:30, Room 28, Asyleum House, Leod Lake City, Kingdom of Scotland.


Le sang battait violemment contre son crâne, dans un bruit de tambour lourd et lancinant. Son corps entier pesait une tonne, il était incapable de solliciter l’un de ses muscles, quel qu’il soit. Il avait mal au ventre, sa main gauche le faisait également souffrir et des nausées insupportables le tourmentaient. Il battit des paupières, gémit, puis posa un regard flou sur ce qui l’entourait. Il eut du mal à reconnaitre sa chambre, tout du moins, celle qu’on lui avait attribuée à l’asile, et pour cause, elle était emplie de divers appareils médicaux, placés tout autour de son lit. Il frissonna en apercevant la poche de liquide de la perfusion et tira un peu plus la couverture sur lui, tandis qu’il se mettait à trembler de froid. Il referma les yeux. Il était si fatigué, il se sentait si faible.
La porte s’ouvrit, laissant entrer une jeune infirmière. Erwan manifesta son réveil en bougeant légèrement la tête.
-Oh… Tu ne dors plus. Comment tu te sens ?
-Je… Mal… Qu’est-ce qu’il s’est passé ? murmura-t-il d’une petite voix.
Il tressaillit lorsque la jeune femme bougea légèrement l’aiguille du cathéter pour vérifier qu’elle était toujours placée correctement dans sa main.
-Ça fait mal….
-Désolée… Tu as fait une overdose de chlorpromazine. C’est le calmant qu’on te donne.
-Je sais…
-Ne t’en fais pas, tu es en bonne voie de rémission. Tu devrais être sur pieds d’ici une semaine.
-J’ai failli mourir ? Hein ?
L’infirmière resta silencieuse un long moment, visiblement hésitante.
-Oui. C’est vrai. Tu as été dans les vapes pendant deux jours.
Elle continua son travail en silence puis découvrit le garçon lorsqu’elle en eut fini avec le côté médical des soins.
-J’ai froid… grogna Erwan.
-Il faut que je fasse ta toilette.
-Euuuuuuuuh, oui d’accord mais euh…. Ça vous dérangerait que ce soit plutôt un homme qui la fasse ?
Il esquissa un sourire gêné. Le premier véritable sourire depuis son arrivée à Asyleum House.



2nd of March 2548, 15:25, Infirmary, Aedes : the Guarding House.


Erwan s’étira et bailla longuement sans ouvrir les yeux. Le drap sur lui était doux et sentait la lessive aux agrumes. Ca changeait tellement de l’odeur de celle de l’asile. Il savait qu’il n’y était plus. Il avait de vagues souvenirs d’avant son réveil. Une histoire de sacs de patates, de jeune fille brune fort sympathique et d’une voix douce qui murmurait des paroles incompréhensibles. Il grogna longuement en s’étirant une nouvelle fois puis ouvrit les yeux en souriant. Il se redressa, s’assit au bord du lit, et constata qu’il était en sous-vêtements. Mais il ne se sentait pas gêné le moins du monde.
Un jeune homme entra dans la pièce et s’avança vers lui.
-Salut Erwan ! Comment tu te sens ?
-Mieux que jamais…. Je ne sais pas où je suis, je ne sais pas ce que je fais ici, et je ne sais pas comment j’ai atterri ici, mais je suis sorti de ce putain d’asile !
Erwan sourit. C’était un sourire franc et joyeux. Un sourire qui était devenu d’une rareté excessive chez lui, mais qui bientôt aurait toujours sa place sur son visage.
-Bon. Est-ce que tu te souviens de ce que t’a dit Gia hier ?
-Euh… C’est qui Gia ?
-La fille qui t’a trouvé dans l’ascenseur.
-Elle est brune ?
-Oui ! Tu vois qui c’est ?
-Ca y est oui ! Mais non, pas du tout, j’étais trop sonné hier, et d’ailleurs, je ne sais pas pourquoi, mais il me semble qu’il y a une histoire de patates et de cageots d’oignons….
-Bah oui, en fait, c’est dans l’ascenseur qu’on nous envoie les nouveaux arrivants et des provisions… T’as du les apercevoir.
-D’accord.
Le jeune homme lui tendit des vêtements.
-Tiens, enfile ça, pendant ce temps, je te fais un topo rapide.
Erwan se saisit du t-shirt blanc à rayures marine et le fixa un court instant avant de se décider à l’enfiler. Ca changeait des espèces de tenues bizarres qu’il portait à l’asile.
-On est dans une grande maison qui s’appelle Aedes apparemment. Et on est en 2548. C’est le print…
-2548 ? Mais… Je… Le dernier souvenir que j’ai avant cette histoire d’ascenseur remonte à 2545 ! J’avais treize ans ! Qu’est-ce qu’il s’est passé ? J’ai pris un coup sur la tête ?
-On est tous amnésiques sur ce qu’il s’est passé ces trois dernières années…
-Ah bon… J’ai même trouvé moyen de rater ma puberté… Tant pis ! Si j’ai vécu le cauchemar de l’hôpital psychiatrique pendant ces années-là, je ne peux même pas les considérer comme perdues…. Au contraire.
Erwan vit son interlocuteur grimacer. Et, sans savoir pourquoi, ceci le fit éclater de rire.


behind the web
Bien le bonjour Invité, moi c'est Néo ! Non c'est pas vrai, mais tu peux m'appeler Emilie, Milie, Lily ou Louve Solitaire. Je suis Corse et je possède tout les attributs caractériels clichés qui vont avec. Hahaha.... C'est tout ce que tu sauras de moi.


Dernière édition par Erwan L. MacLachlan le Lun 7 Juil - 6:54, édité 29 fois
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